Trilogie de courts métrages néerlandais des années 1930

Événement

Trilogie de courts métrages néerlandais des années 1930

Organisée par l’association Theo van Doesburg à l’Aubette 1928, place Kleber, Strasbourg, les 10, 17 et 24 avril 2015 de 19h à 20h

Chaque soirée s’est clôturée par un verre de l’amitié. Entrée libre, plateau.

Vendredi 10 avril : sept courts métrages, dont certains films muets, présentés par Madame Marleen Labijt, responsable des prêts d’archives d’Eye (le musée du cinéma à Amsterdam). Cette présentation a servi d’éclairage de la situation de la production de films néerlandais de l’époque, où des partisans du film artistique voulaient se démarquer de la production de films “grand public” :

  • “Un jour de semaine” (“een doordeweekse dag”), des gestes quotidiens filmés comme si la caméra était le champ visuel d’une personne qui les exécute ;
  • “Carambolages” (“Botsingen”), des heurts dans les relations humaines montrés commes des carambolages de boules de billard ;
  • “Le royaume des cristaux” (“Het rijk der kristallen”), toutes sortes de cristaux vus par l’œil d’un microscope;
  • “Les ponts de la Meuse” (“De Maasbruggen”), vues artistiques des ponts sur la Meuse et des bateaux passant à Rotterdam ;
  • “La profondeur” (“De diepte”), une étude de distances et perspectives ;
  • “Hoogstraat”, la vie quotidienne dans la “Hoogstraat” (rue Haute à Rotterdam) ;

Vendredi 17 avril, second franc succès : la salle « Ciné-bal » de l’Aubette s’est remplie aussi vite que pour le premier volet. Cette fois-ci le programme prévoyait sept courts métrages, dont certains films muets, formant une rétrospective de l’avant gardiste surréaliste, Emiel van Moerkerken (1916-1995). Ce photographe, doté d’un sens de l’humour absurde, préférait être présenté comme cinéaste.

  • “Sonate” (1934), film muet, compositions de rythmes et une fin heureuse ;
  • “Regards dans un zoo” “Kijkjes in de dierentuin » (film muet encore jamais montré en public), impressions teintées d’érotisme de la vie sur une plage, où même Saint Nicolas fait une apparition ;
  • “Limehouse blues” (1948), vues de cimetières et tombes accompagnées de musique jazz enjouée ;
  • “La valse du coucou” (“The Cuckoo Waltz”) (1955), des processions, fanfares, statues dansantes et blagues filmiques ;
  • “Palais de rêve” (“Droompaleis”) (1969), la réalisation Ferdinand Cheval dans la Drôme;
  • “Sonata chipolata” (1973), jeu avec une marque de cigarettes et d’allumettes
  • dans un environnement épiscopal ;
  • “L’année prochaine à Holysloot” (“Volgend jaar in Holysloot ») (1983), un aveugle entame un voyage vers Holysloot, un village de la circonscription d’Amsterdam, en passant par différentes contrées européennes (dont le palais du facteur Cheval), avec le message : “Qui n’aimerait pas venir à Holysloot, mais c’est un long voyage”.

La salle « Ciné-bal » de l’Aubette s’est remplie aussi vite que pour le premier volet et la centaine de spectateurs venue assister à la rétrospective de l’avant-gardiste Emiel van Moerkerken (1916-1995) n’a pas été déçue. Ce photographe, doté d’un sens de l’humour et de l’absurde, préférait être présenté comme cinéaste. Le public pour qui c’était bien plus qu’une simple découverte, l’a compris au long des sept courts-métrages inédits, dont certains muets, qui composaient la soirée. Certes, les images portaient la marque de l’œil d’un photographe, mais c’était bien un cinéaste qui les avait mises en mouvement, et avec quel talent !

Vendredi 24 avril : série de courts métrages muets centrés sur des vues de villes dans les années 1920 / 1930

  • “La ville qui ne se repose jamais” (“De stad die nooit rust”), la vie active dans le port de Rottedam;
  • “Images d’Ostende”, quelques images pour un détour par les Flandres;
  • “L’architecture néerlandaise moderne” (“Moderne Nederlandse architectuur”)

Une centaine de personnes a eu le plaisir de pouvoir assister à cette dernière soirée de la trilogie, qui a réservé au public et aux organisateurs quelques belles découvertes et quelques surprises…

La série de courts-métrages muets centrés sur des vues de villes dans les années 1920 / 1930 étaient animés musicalement, et magistralement, par le duo Daniela Tsjekova au piano et Frank van Lamsweerde au violoncelle. Les musiciens avaient soigneusement préparé les interprétations de compositeurs contemporains de l’époque des courts-métrages programmés : Fauré, Ravel, Schönberg, Schumann, Scriabin et Tchaikovsky. Au cours de la soirée, ils ont su faire preuve d’une grande inventivité puisque le dernier film projeté s’est transformé en long-métrage…

L’équipe d’organisation et le technicien de l’Aubette ont également dû s’adapter à ces surprises de dernière minute, mais tout s’est passé dans la bonne humeur ! Le long métrage a permis de voir en détail le développement de Rotterdam et singulièrement de son port. Ces images documentaires sont d’autant plus émouvantes quand on sait que cette ville a été entièrement bombardée par les Allemands au début de la seconde guerre mondiale.

L’annulation du verre de l’amitié fut le prix à payer, cependant largement compensée par la richesse des images mises en musique !